À une heure de Paris et à deux heures de Londres, une ville résiste : Tours. Dans le milieu du cinéma, la cité tourangelle n’est pas une étoile montante. Et pourtant son territoire offre de belles opportunités aux aspirants réalisateurs. Rencontre avec des acteurs du secteur.

Comment devenir cinéaste à Tours ? C’est la question que nous nous sommes posé avant d’écrire cet article. Rien que dans la cité tourangelle, on compte 37 salles de cinémas et deux écoles pour former aux métiers de l’audiovisuel. La région Centre-Val de Loire accueille régulièrement des tournages de films et séries. The Serpent Queen, diffusée récemment sur Netflix a été tournée en partie au château de Chambord. La région est également le berceau de plusieurs grands noms du cinéma, comme Bernard Campan qui a passé son enfance à Tours, ou le défunt Jacques Villeret, né à Loches.

Alors, Paris a-t-elle le monopole du Septième art ? De nombreux acteurs du milieu y sont implantés mais des établissements publics, à l’initiative de la région et du ministère de la Culture, sont créés pour développer le cinéma en province. C’est le cas de Ciclic, l’agence régionale du Centre pour le livre, l’image et la culture numérique. Xavier Ganachaud est responsable au pôle image de Ciclic : « Nous sommes là pour soutenir et accompagner les professionnels de l’audiovisuel. » Il confirme qu’il y a un « gros effet d’entonnoir sur la région parisienne mais en réalité les productions dans la capitale sont de plus en plus chères. Le milieu est également saturé ce qui rend la réalisation et le tournage compliqués pour les équipes ».

 

Les étudiants de l’école de cinéma et de l’audiovisuel de Tours en plein tournage. Photo : Amandine Ollier/EPJT

S’installer à Tours

En Centre-Val de Loire, Ciclic et les collectivités soutiennent financièrement des auteurs et des autrices aussi bien en devenir qu’aguerris. Ils accompagnent aussi les nouveaux talents en leur faisant rencontrer « les bonnes personnes au bon moment, comme l’explique Xavier Ganachaud. On peut demander à un réalisateur chevronné d’accompagner un jeune projet et ainsi, être au plus près des besoins des professionnels du territoire ».

Pour les élèves qui sortent des écoles tourangelles de cinéma, il est possible d’être accompagné par la structure mais aussi par l’association des cinémas de Centre-val de Loire, dont Le Studio, à Tours, fait parti. « Le but est d’inciter les étudiants à s’installer chez nous en leur montrant la richesse de notre territoire. En s’établissant sur le long terme, ils dynamisent notre réseau », décrit Xavier Ganachaud. Selon les personnes que nous avons rencontrées, cette coopération entre les professionnels est primordiale.

Jules Mellot est jeune diplômé de l’école supérieur du cinéma et de l’audiovisuel de Tours. À 21 ans, il est le co-réalisateur d’un long-métrage, Eaux troubles. Nous l’avons interviewé dans les locaux de son école pour qu’il raconte, entre deux sessions de montage, comment il envisage sa future carrière depuis Tours.

Une vidéo de Benjamin Dhorne-Paviet, Amandine Ollier et Coline Poiret

Ce travail est le fruit d’un partenariat entre le projet Go On ! porté par la mission locale de Tours et des étudiants de l’École publique de journalisme de Tours (EPJT), qui pilotent le site d’information participatif Détours.

Le projet Go On ! a pour but de repérer les publics dits « invisibles » et de mener des actions de mobilisation. Pendant quatre jours, trois étudiants ont accompagné deux jeunes dans la réalisation d’une production éditoriale sur le sujet et le support de leur choix. À la fin de l’atelier, un article écrit et une vidéo ont été diffusés.

Go On ! est financé par la Direccte Centre, dans le cadre du Plan d’Investissement Compétences (PIC). L’EPJT est membre du consortium qui porte le projet.